Le Dr Hugo Dercourt est ORL au CH de Saint-Nazaire. Avec ses confrères et consœurs du service d'ORL, ils ont lancé un réseau de téléexpertise sur Omnidoc pour répondre aux demandes d'avis des professionnels de santé du territoire.
Dans cette interview vidéo, il partage son retour d'expérience sur la mise en place de ce réseau : qui leur adresse des demandes, quelles sont les questions des requérants, ce qui a changé depuis la mise en place du réseau, etc.Découvrez l’intégralité de son témoignage en vidéo.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Dr DERCOURT. Je suis ORL à l’hôpital de Saint-Nazaire, où nous sommes six praticiens hospitaliers, accompagnés d’un docteur junior et d’un interne ORL.
Quand et pourquoi avoir commencé la téléexpertise ?
Dr DERCOURT. Nous étions très sollicités, que ce soit par les urgences, les médecins hospitaliers ou surtout par les médecins généralistes et spécialistes extérieurs. Cela entraînait des interruptions constantes en consultation, avec des demandes qui auraient souvent pu être différées. Ces coupures nuisaient à la qualité de nos réponses comme à la qualité des soins. La téléexpertise est venue répondre à ce besoin d’organisation et d’optimisation.
Qui sont les requérants ?
Dr DERCOURT. La majorité des requérants sont des médecins généralistes. Nous recevons également des demandes de dentistes, d’infirmiers, notamment pour les soins post-opératoires, et parfois de spécialistes.
Pour quels motifs êtes-vous sollicités ?
Dr DERCOURT. Les sollicitations concernent généralement des urgences, des semi-urgences (patients à voir sous 48 à 72 heures), des avis ponctuels qui ne nécessitent pas forcément de consultation, ou encore des demandes standard de consultation sans caractère d’urgence.
Quelles sont les demandes les plus fréquentes ?
Dr DERCOURT. La spécialité ORL est très variée, donc les motifs le sont aussi. Nous avons beaucoup de demandes pour des suspicions ou découvertes de cancers (cutanés ou des voies aérodigestives supérieures), mais aussi pour des pathologies infectieuses. Pour les suivis post-opératoires, il est fréquent que les infirmiers nous envoient des photos, notamment de cicatrices cervico-faciales, afin d’éviter des déplacements inutiles.
Comment faisiez-vous avant Omnidoc ?
Dr DERCOURT. Avant, les demandes d’avis se faisaient essentiellement par téléphone, ce qui nous dérangeait très souvent, notamment en consultation. Omnidoc a permis de faire baisser d’environ deux tiers ces sollicitations directes, en limitant les appels aux seules urgences véritables.
Comment êtes-vous organisés en interne ?
Dr DERCOURT. Les demandes arrivent tout au long de la journée, parfois même le week-end ou la nuit. Chaque jour, un médecin référent est désigné pour y répondre. En cas de surcharge, un collègue peut le soutenir afin que les demandes ne s’accumulent pas. Cela permet de garantir des réponses sous 24 heures. Par ailleurs, les requérants peuvent adresser leur demande à un médecin en particulier, selon ses compétences ou s’il connaît déjà le patient.
Quel est l'impact d'Omnidoc sur le quotidien du service ?
Dr DERCOURT. L’un des grands avantages, c’est la réduction des appels téléphoniques non urgents. Cela améliore notre confort de travail, mais aussi celui des secrétaires, qui redirigent désormais de nombreuses demandes vers la plateforme. Omnidoc permet aussi de renforcer le lien ville-hôpital, dans un contexte où les moyens manquent. Le médecin traitant est rassuré, car il sait que son patient va être pris en charge dans des délais appropriés et cela évite les retards de soins.
Quel conseil donneriez-vous à vos consœurs et confrères ?
Dr DERCOURT. Il faut éviter de tomber dans l’excès de facturation et veiller à ce que les demandes soient pertinentes. Une demande standard de consultation n’a pas sa place sur Omnidoc. Il faut aussi veiller à répondre dans des délais raisonnables, idéalement sous 48 heures, pour maintenir la confiance des médecins requérants.
Le mot de la fin ?
Dr DERCOURT. Omnidoc est un outil utile, à condition de le consulter régulièrement mais aux moments choisis. Il permet d’éviter les interruptions intempestives, tout en s’organisant librement en interne. C’est une vraie solution d’optimisation des échanges médicaux.