24 mars 2025La téléexpertise en santé de la femme : témoignage du Dr Messien, médecin généraliste

Photographie du Dr Capucine MessienPhotographie du Dr Capucine Messien

Le Dr Capucine Messien est médecin généraliste à Lyon, ayant une activité exclusive de gynécologie médicale, suivi de grossesse et pédiatrie générale. Avec plusieurs consœurs, elle a créé les centres Émanéa dédiés à la santé de la femme et de l'enfant.

Dans cette interview, elle revient pour nous sur la création du réseau de téléexpertise du centre, les requêtes qu'elle reçoit quotidiennement, sa posture de requise et de requérante et les changements positifs apportés par l'utilisation d'Omnidoc.

Retrouvez l’intégralité de cette interview en vidéo.



Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Dr MESSIEN. Je suis le docteur Capucine Messien, médecin généraliste sur l’agglomération lyonnaise. J’ai une activité exclusive de gynécologie médicale et de pédiatrie au sein du centre Émanéa, un centre de consultation centré sur la santé de la femme et de l’enfant.

Pouvez-vous nous parler des centres Émanéa ?

Dr MESSIEN. Les centres Émanéa ont été créés par quatre médecins généralistes, dont moi. Au fil de nos expériences, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une forte demande en gynécologie médicale et en pédiatrie générale. Nous avons donc voulu créer des cabinets de médecine de ville centrés sur la santé de la femme et de l’enfant.

Rapidement, nous avons été rejoints par d’autres professionnels de santé : des sages-femmes, d’autres médecins généralistes à activité exclusive de gynécologie et de pédiatrie, des spécialistes comme des obstétriciens, mais aussi des professionnels paramédicaux comme des diététiciens, psychomotriciens, thérapeutes, etc.

Pouvez-vous nous parler du réseau de téléexpertise Émanéa ?

Dr MESSIEN. Nous avons choisi de créer un réseau de téléexpertise commun, parce que chez Émanéa, c’est une valeur que nous portons : celle du travail en réseau. Cela nous paraissait logique, dans la continuité de notre organisation, de structurer aussi nos échanges par téléexpertise, même si nous répondons aux demandes d’avis individuellement, en fonction de nos appétences. Nous sommes dans une dynamique de partage de compétences, pour ne pas rester isolées. Répondre individuellement à des demandes sans cette organisation collective ne correspondait pas à ce que nous souhaitions développer pour un réseau de santé ambulatoire.

Nous avons choisi Omnidoc pour sa visibilité. Nous l’utilisions déjà à titre individuel, aussi bien pour donner que pour demander des avis. Omnidoc est très largement diffusé en ville, et cette fluidité est précieuse en exercice libéral.

Quelles sont les demandes les plus fréquentes ?

Dr MESSIEN. Au départ, nous nous demandions si nous serions réellement sollicitées. Après tout, nous sommes médecins généralistes, même si nous avons des activités spécifiques. Mais en fait, cela a très vite pris. Nous avons reçu beaucoup de demandes, sur des sujets variés.

Me concernant, en gynécologie, ce sont surtout des questions sur la contraception ou sur des pathologies ovariennes : suspicion d’ovaires polykystiques, insuffisance ovarienne prématurée, etc. En gynécologie de l’enfant et de l’adolescente, j’ai aussi beaucoup de demandes pour des vulvites chez les petites filles, ou des douleurs de règles et des règles très abondantes chez les adolescentes. C’est vraiment le cœur de mon activité.

Qui sont les requérants qui font appel à vous ?

Dr MESSIEN. Les demandes viennent principalement de médecins généralistes, de toute la France. Nous avons constaté que cela dépassait largement le cadre local. Nous sommes également beaucoup sollicitées par des sages-femmes, et parfois par des spécialistes. En ce qui me concerne, ce sont notamment des endocrinologues, pour discuter de suspicions d’ovaires polykystiques.

Comment êtes-vous organisés en interne pour répondre aux demandes ?

Dr MESSIEN. C’est assez simple, car nous avons toutes des domaines d’expertise différents. Même si nous sommes toutes médecins généralistes, nos appétences sont variées. Cela se répartit donc naturellement. Si jamais une demande m’est adressée par erreur – par exemple sur les frottis, qui ne sont pas ma spécialité – je la redirige vers la collègue concernée. Nous avons aussi intégré nos secrétaires au réseau, ce qui facilite la convocation des patientes si besoin. Mais en général, la redirection se fait très simplement entre nous.

Pourquoi avoir choisi Omnidoc ?

Dr MESSIEN. Nous étions déjà inscrites individuellement sur Omnidoc, pour donner et demander des avis. Donc cela nous a semblé logique de structurer notre réseau via cette solution. Lors de la mise en place, nous avons été bien accompagnées par l’équipe d’Omnidoc, que ce soit par téléphone ou par mail. Cela a été très fluide.

Comment faisiez-vous avant Omnidoc ?

Dr MESSIEN. Comme tout le monde : on utilisait notre téléphone, on essayait de contacter un spécialiste disponible, parfois par des numéros personnels, parfois via les hotlines. Ce n’était pas évident, on avait peur de déranger pour des choses qui n’étaient pas toujours urgentes. C’est d’ailleurs ce besoin de ne plus être isolées qui nous a poussé à créer les centres Émanéa, pour pouvoir nous donner des avis en interne.

Avant, nous utilisions WhatsApp entre nous. Aujourd’hui, même en interne, nous passons par le réseau Omnidoc, ce qui permet de respecter le secret médical et de ne pas déranger une collègue en consultation.

Personnellement, j’avais commencé à utiliser Omnidoc à titre individuel, mais je n’étais pas très visible et je n’avais pas forcément bien rempli mon profil. Avec le réseau, les choses sont plus claires, plus structurées, et cela change vraiment la pratique.

Qu'est-ce qui a changé depuis la mise en place du réseau ?

Dr MESSIEN. Depuis que nous avons lancé le réseau de téléexpertise, notre pratique a évolué. Cela nous a permis de renforcer notre logique de réseau Émanéa. Nous avons gagné en visibilité sur le territoire, et cela a vraiment fluidifié nos échanges. Avant, nous étions très sollicitées par téléphone ou messages. Aujourd’hui, tout est plus formel, plus organisé.

Au départ, nous ne savions pas si cela allait répondre à un réel besoin, mais nous avons constaté qu’il y avait une vraie demande. L’accès aux soins est difficile sur de nombreux territoires, et parfois on ne sait même pas s’il est nécessaire de prendre un rendez-vous. Avoir structuré ce réseau permet d’améliorer l’accès aux soins pour les femmes et les enfants.

Quel conseil donneriez-vous à vos consœurs et confrères qui voudraient créer un réseau de téléexpertise ?

Dr MESSIEN. Je les encouragerais. C’est un vrai atout. Certains craignent que cela enlève l’aspect humain ou la proximité, mais ce n’est pas le cas. Cela fluidifie le parcours de soins, cela aide les patients, et cela aide aussi les professionnels de santé.

Nous avons tous connu cette sensation d’être seuls, face à une question, sans savoir à qui demander, ni sur quel délai. Avoir un réseau, c’est précieux. Si vous pensez avoir une expertise ou une appétence particulière qui pourrait servir à d’autres, il ne faut pas hésiter.

Le mot de la fin ?

Dr MESSIEN. La téléexpertise est un vrai atout, qu’il faut apprendre à utiliser. Elle permet de sortir de l’image du médecin isolé ou, à l’inverse, sursollicité et débordé. Nous avons aujourd’hui des outils à notre disposition pour fluidifier à la fois la pratique médicale et le parcours du patient. Il faut s’en saisir.


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