19 janvier 2024La téléexpertise en médecine interne : témoignage du Dr Outh du CHU de Perpignan

Photo du Dr Rodereau Outh du CH de PerpignanPhoto du Dr Rodereau Outh du CH de Perpignan

Le Dr Roderau Outh est chef du service de médecine interne du CH de Perpignan.

Dans ce témoignage, il explique comment la téléexpertise a été mise en place au sein de son service.
Il revient également sur les types d'avis en médecine interne, les avantages de la téléexpertise par rapport aux canaux de communications classiques, l'organisation qu'ils ont décidé de mettre en place et pourquoi le CH de Perpignan a fait le choix d'Omnidoc

Retrouvez l’intégralité de ce témoignage en vidéo.

Pouvez-vous vous présenter ?

Dr OUTH. Je suis le Dr Roderau Outh, médecin interniste et praticien hospitalier au centre de Perpignan depuis novembre 2019.

Pourquoi et par qui êtes-vous sollicités en médecine interne ?

Dr OUTH. Je suis sollicité en médecine interne, dans 90 à 95 % des cas, par des médecins généralistes exerçant en libéral. Les demandes concernent des motifs cliniques symptomatiques très différents de type douleurs diffuses, amaigrissement ou fièvre sans orientation évidente, lésions cutanées à type de purpura, arthrite, douleurs thoraciques, dyspnée ou encore anomalie des examens sanguins comme une anémie, hyperéosinophilie ou anomalie à l'électrophorèse des protéines sériques, parmi tant d’autres.

Quel est le parcours type d’un patient ?

Dr OUTH. Le parcours type du patient en médecine interne va commencer par une demande qui nous est adressée en téléexpertise, suivie d’une réponse assez rapide de notre part. Dans les trois quarts des cas, l’avis délivré est simple et ne demande pas de suite.
En revanche, dans 15 à 20 % des cas, cela va déboucher sur une consultation en médecine interne dans le service. Soit de manière assez rapide, dans les jours qui suivent, soit dans les semaines ou mois à venir en fonction du motif et de l'état clinique du patient.

De manière un petit peu plus marginale, il y a des demandes d'hospitalisation. Cela arrive et permet d'éviter les admissions d'urgence, ce qui est bien pour les patients mais aussi pour les médecins qui nous les adressent.

Enfin, dans certains cas, il y a des réorientations vers d'autres spécialités telles que l'hématologie, la pédiatrie, la neurologie ou la dermatologie, parmi d'autres.


Où se situent les médecins qui vous sollicitent ?

Dr OUTH. Les médecins requérants viennent de partout sur le territoire du département des Pyrénées-Orientales mais également de l'Aude, parce qu'il n'y a pas de médecins interniste dans ce département. Ils savent qu'ils peuvent nous contacter, d’ailleurs certains nous connaissaient déjà avant.

La téléexpertise facilite la communication et l’accès à des avis spécialisés pour ces médecins, parfois en pleine montagne, qui exercent une médecine très rurale.


Comment faisiez-vous avant Omnidoc pour ces échanges d’avis ?

Dr OUTH. Nous avons mis en place la ligne de téléexpertise en médecine interne fin novembre 2022.
Avant Omnidoc, les demandes d'avis, de consultations ou d'hospitalisation étaient formulées par mail, téléphone ou fax et cela marchait bon an mal an. C’est pour cela que nous avons opté pour Omnidoc.

Par ailleurs, quand j’en ai entendu parler, c'était déjà une solution implantée et utilisée par de nombreux généralistes dans les Pyrénées-Orientales. Nous pouvions donc l'utiliser au sein du centre hospitalier pour communiquer plus facilement de manière tracée, sécurisée et asynchrone, ce qui a permis de répondre quand nous le voulions aux demandes d’avis, de consultations ou d'hospitalisations.


Continuez-vous à recevoir des demandes hors téléexpertise ?

Dr OUTH. La plateforme de téléexpertise Omnidoc n'a pas supprimé les autres canaux mais a aidé à mieux les canaliser.
Nous avons précisé dans l'intitulé de la page Omnidoc que pour toute demande urgente et notamment d'hospitalisation, il existe un numéro d'astreinte médicale direct sur lequel il faut nous solliciter. Nous insistons pour le faire savoir et cela fonctionne toujours très bien, heureusement.

En médecine interne, la plateforme de téléexpertise est utile pour tout ce qui n'est pas urgent. Il y a encore quelques demandes par mail ou par courrier postal qui arrivent mais, si je n'ai pas quantifié la réduction, il y en a moins qu'avant.


Comment êtes-vous organisés au sein de votre service ?

Dr OUTH. Pour répondre aux demandes d'avis via Omnidoc, il y a notre secrétariat de consultation et moi-même. Aujourd'hui, je suis le seul à répondre pour une raison simple : je ne savais pas combien de demandes nous allions recevoir. Je me suis donc positionné en priorité pour répondre à ces demandes et cela s'est très bien passé puisque le nombre de sollicitations n'excède pas le temps que je peux y consacrer pour répondre dans un délai assez court pour les requérants.

Pour l'instant, je n'ai pas de collègues qui répondent à ma place. Cependant, nous sommes six médecins dans le service donc il est probable que certains répondront un jour sur la plateforme, probablement l’année prochaine.

Quel est le volume de demandes que vous recevez par mois ?

Dr OUTH. Le volume de demandes est relativement variable. En moyenne, il se situe entre 20 et 30 demandes maximum. C’est un nombre modeste qui permet à un seul médecin de répondre dans des délais tout à fait acceptables aux requérants qui font appel à nous.


Quels sont les avantages de la téléexpertise dans votre exercice au quotidien ?

Dr OUTH. Par rapport au fonctionnement antérieur, l’avantage d’Omnidoc est l'accès à la demande et aux documents associés comme les pièces jointes ou les examens complémentaires. Également, je n'ai pas nécessairement besoin d'être à l'hôpital ni sur les heures ouvrées pour pouvoir répondre. Cela permet de lisser l'activité et c’est un fonctionnement qui me convient bien.

Dans Forrest Gump, il dit que “la vie est comme une boîte de chocolats, tu ne sais jamais sur quoi tu vas tomber”. C’est tout à fait cela à chaque fois que je reçois une demande d'avis Omnidoc : je suis tout excité et je me demande bien sur quoi je vais tomber. C'est pratiquement toujours un plaisir de lire une demande et de pouvoir y répondre.

Dans ma discipline, on doit être très nombreux dans ce cas car nous aimons beaucoup les cas assez complexes qui, sans forcément être rares, demandent une réflexion intense et une pédagogie pour que la question à laquelle on répond soit utile à l'avenir.


Que diriez-vous à vos consœurs et confrères internistes ?

Dr OUTH. La téléexpertise est très simple et ne rajoute pas de travail. C'est en réalité un travail qu’on a toujours fait, et qu'on se plait toujours autant à faire d'ailleurs, à savoir apporter une expertise pour les avis complexes, pour des patients qui souffrent de pathologies parfois rares. Mais c’est le faire de manière sécurisée sur un canal dédié, en offrant une pédagogie écrite pour les médecins qui nous font les demandes.

Par ailleurs, cela permet de lisser davantage le travail car on choisit le moment que l’on souhaite pour répondre, que ce soit tôt dans la matinée ou pendant la journée, et la plateforme que l’on veut : ordinateur, smartphone ou tablette. Cela procure une certaine liberté d'exercice, tout en valorisant une activité que l’on faisait déjà.


Le mot de la fin ?

Dr OUTH. Je dirais liberté, traçabilité et pédagogie pour les consœurs et confrères qui ont besoin de nous.

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