La France dispose depuis les années 90 d’un cadre législatif clair garantissant un accès à des soins palliatifs et à un accompagnement de fin de vie pour toute personne dont l’état le requiert.
Les lois appelées Léonetti (22 avril 2005) et Léonetti Clayes (2 février 2016) ont créé de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, notamment relatifs au recours à l’apaisement de la souffrance, à la sédation profonde et continue jusqu’au décès, à l’arrêt ou limitation des traitements de maintien en vie et aux directives anticipées. Des décisions concernant le niveau d’engagement thérapeutique doivent être prises en collégialité, à l’issue d’une concertation entre l’équipe de soin et au moins un médecin consultant extérieur.
Si le cadre législatif de la démarche palliative est clair, des rapports de l’Observatoire national de la fin de vie (ONFV) montrent une insuffisance du déploiement effectif des soins palliatifs, en particulier dans les EHPAD.
Le rapport « Fin de vie des personnes âgées » de l’ONFV analyse le parcours de sept personnes en fin de vie. Le besoin d’un parcours de santé coordonné et d’une approche pluridisciplinaire des soins palliatifs y est mis en avant :
« A ce premier fractionnement vient s’ajouter celui existant entre les secteurs sanitaire, médico-social et social, principal obstacle à la fluidité des parcours de vie des personnes handicapées vieillissantes : alors que ces dernières ont le plus souvent besoin de réponses globales et cohérentes, les cloisonnements de notre système de santé génèrent d’abord et avant tout des solutions partielles et parcellaires. »
A la lumière de ces constats, la télémédecine et en particulier la téléexpertise ressortent comme des pratiques pouvant jouer un rôle important dans l’amélioration et le développement des soins palliatifs.
Voici comment la téléexpertise peut contribuer à une démarche palliative améliorée :
- La téléexpertise rend possible l’accès rapide à des spécialités médicales de partout en France. Ceci est particulièrement pertinent pour des EHPAD situés dans des déserts médicaux ou lorsque les soins palliatifs demandent l’accès à des spécialités rares, peu présentes dans le territoire national ou fortement concentrées géographiquement.
- La collaboration pluriprofessionnelle nécessaire aux parcours de soins complexes devient plus efficace avec la téléexpertise : les délais pour l’obtention d’un avis, les temps de trajet et les coûts sont réduits.
- La téléexpertise permet de réduire le nombre de consultations ou d’hospitalisations nécessitant le déplacement de patients souvent en conditions de santé et de mobilité fragiles.
- La consultation de médecins consultants extérieurs nécessaire aux procédures collégiales préconisées par la loi peut être réalisée par le biais de la téléexpertise.
Sur Omnidoc, un réseau national de téléexpertise en soins palliatifs a été mis en place. Il s’adresse à tout médecin ayant besoin d’un avis sur le niveau d’engagement thérapeutique ou la mise en place de traitements symptomatiques pour des patients en soins palliatifs.