02 novembre 2022La téléexpertise à l'échelle d'un GHT

La téléexpertise à l'échelle d'un GHTLa téléexpertise à l'échelle d'un GHT

Le Dr Thebault a grandement contribué au déploiement d’Omnidoc au sein du Centre Hospitalier de Saint-Brieuc et du GHT d’Armor. Il revient dans ce témoignage, sur le projet de téléexpertise à l’échelle du GHT.

Pour accéder à l’intégralité de son interview : https://youtu.be/FdHZ_R2FCLU

Présentation

Pouvez-vous vous présenter, votre fonction et le réseau de téléexpertise du Centre Hospitalier de St-Brieuc ?

Bonjour, je m’appelle Christophe Thébault, je suis médecin à l’hôpital de Saint-Brieuc et je suis coordinateur des activités télésanté pour le GHT Armor, situé dans les Côtes d’Armor.

Le choix Omnidoc

Pour quelles raisons avez-vous mis en place une plateforme de téléexpertise ?

Les raisons qui nous ont amenés à mettre en place un réseau de téléexpertise, c’était avant tout parce qu’il y avait une importante demande de la part des médecins de notre territoire, en particulier les médecins généralistes, sur des spécialités non couvertes ou en déficit de médecins sur le bassin.

De plus, les demandes reçues par nos confrères spécialistes arrivaient par différents flux qui étaient non sécurisés, non structurés et sans traçabilité de l’avis rendu.

Pourquoi avez-vous choisi Omnidoc ?

Notre choix s’est porté sur la solution Omnidoc, car il s’agit d’une solution sécurisée, d’une simplicité d’usage à la fois côté requérant, mais également côté requis. Elle offre également une grande souplesse dans l’organisation au sein des équipes.

Un des avantages également, c’est qu’il n’y a pas d’abonnement pour les requérants, ce qui a permis du coup un enrôlement assez rapide de l’ensemble de nos correspondants. La traçabilité de l’avis est également partagée à la fois du côté requis et du côté requérant.

Enfin, une interface pour l’archivage et la facturation est intégrée à la plateforme, est facile d’utilisation et relativement intuitive pour l’ensemble des équipes support.

Le déploiement du projet

Quels ont été les premiers services déployés et pourquoi ?

Les premiers services que nous avons déployés au sein de notre structure hospitalière ont été la dermatologie et l’endocrinologie, car il s’agissait de deux spécialités où il y avait une forte demande de la part de nos confrères médecins généralistes du territoire. Ce sont également des spécialités qui se prêtent bien à des avis de téléexpertise, car elles se font sur des échanges de données de santé de type photographie ou carnet glycémique.

Par ailleurs, au sein de notre équipe hospitalière, il s’agissait de deux équipes particulièrement investies dans la thématique télémédecine de longue date et qui ont donc sauté le cap de la téléexpertise de façon assez naturelle.

Comment avez-vous embarqué les équipes médicales et administratives ?

Il s’agissait bien entendu d’un projet qui était en co-construction en partenariat avec l’ensemble des acteurs. Nous avons effectué des axes de formation importants, à la fois à destination des soignants, mais également des secrétaires médicales, des équipes des services admission et facturation et également du service archivage.

Comment avez-vous embarqué les requérants du territoire ?

Afin de faire connaître cette nouvelle solution de téléexpertise à destination de nos requérants de territoire, nous avons eu plusieurs axes de communication. Un axe de communication qui partait depuis nos secrétariats, qui avait comme consigne de faire une redirection systématique des demandes qui arrivaient par des flux non sécurisés jusqu’alors. Nous avons ajouté un texte au bas des courriers de consultation et d’hospitalisation des services qui proposaient cette activité téléexpertise.

Nous avons également fait des courriers d’information en direction des URPS (ndlr :Union Régionale des Professionnels de Santé), des CPTS (ndlr : communautés professionnelles territoriales de santé) et des plans de communication vers les médias locaux, régionaux et des journées portes ouvertes.

Nous avons profité de l’ouverture d’un bâtiment ambulatoire pour effectuer une communication forte sur cet axe innovant et permettant un lien avec ville-hôpital renforcé.

Quelles surprises ou imprévus avez-vous rencontré ?

Nous n’avons pas eu d’imprévus ou de mauvaises surprises. À l’inverse, nous avons eu d’excellentes surprises en termes d’adhésion au projet, à la fois du côté des requérants qui ont trouvé là un outil leur permettant de ne plus effectuer de demande “sauvage”. Le bouche à oreille a excellemment bien fonctionné entre médecins généralistes au sein de notre territoire. La bascule vers ce mode de communication a été relativement aisée.

Il y a également eu une importante adhésion de la part des secrétariats qui étaient en première ligne des demandes qui émanaient de différents canaux ; qui, du coup, se retrouvent sur une seule et même plateforme, avec une traçabilité en temps réel.

Pourquoi et comment avoir élargi à d’autres services ?

Après une phase pilote où les deux premiers services ont été déployés, nous avons effectué une communication institutionnelle pour un appel à candidature au sein de notre établissement. Il s’agit également d’un intérêt assez important de la part de plusieurs équipes, avec un fort volontarisme de praticiens qui étaient investis dans le champ de la télémédecine.

Il y avait également une forte demande de la part des praticiens requérants sur certaines disciplines pour lesquelles nous avons donc eu une action ciblée afin de pouvoir proposer plusieurs lignes d’avis au sein de notre établissement.

Désormais, nous avons, en sus de l’endocrinologie et de la dermatologie : l’ophtalmologie l’hépato-gastro-entérologie, la cicatrisation des plaies complexes, des plaies du pied diabétique et tout nouvellement des avis en infectiologie.

Les activités télésanté du GHT

Vous êtes coordinateur médical des activités de télésanté du GHT d’Armor…

Y a-t-il une démarche coordonnée avec les autres établissements du GHT pour le projet de téléexpertise ?

Effectivement, nous avons une démarche coordonnée au sein de notre GHT des activités de télésanté et en premier lieu des activités de téléexpertise. Cela est passé par la mise en place d’un circuit de facturation identique au sein de notre GHT et partagé au sein de l’ensemble des services admission-facturation. Cela va dans le sens d’un projet à court terme de fusion des différentes GAM (ndlr : gestion administrative de patient).

Au sein de notre GHT, il y avait déjà plusieurs hôpitaux qui étaient investis dans le champ de la téléexpertise. L’hôpital de Paimpol effectuait de longue date des activités téléexpertise en plaies et cicatrisation, mais avec des outils qui n’offraient pas l’ensemble des valeurs ajoutées que peut proposer Omnidoc.

Donc, il a fallu accompagner le changement de cette équipe notamment vis à vis des requérants. Mais il a été ensuite assez aisé de pouvoir effectuer ce changement eu égard la facilité d’usage offert par la plateforme. Ensuite, par axes de communication intra-GHT, nous avons pu aller rechercher les ressources et les expertises au sein de chaque établissement pour proposer des lignes d’avis spécifiques.

Cette coordination au sein de notre GHT a permis une valorisation des spécialités reconnues sur l’ensemble des hôpitaux, avec par exemple : Plaies et cicatrisation sur l’hôpital de Paimpol, Cardiologie du sport sur l’hôpital de Guingamp. En intra-GHT, la mise en place d’avis de téléexpertise pour les urgences ophtalmologiques de l’ensemble des hôpitaux de notre territoire à destination des ophtalmologistes présents sur l’hôpital de Saint-Brieuc.

… et avec les établissements privés du territoire ?

Effectivement, nous avons mis en place un partenariat privilégié avec une clinique située au sein de notre bassin briochin à destination des praticiens hospitaliers de ces structures. Un circuit qu’on appelle en boucle fermée leur permet d’avoir un avis et un accès privilégié en infectiologie avec nos praticiens hospitaliers présents sur l’hôpital de Saint-Brieuc au bénéfice des patients hospitalisés sur cet établissement de santé privé.

Il y avait déjà une trame d’échanges de longue date, mais qui était encore une fois des échanges qui se faisaient essentiellement de façon non sécurisée et qui, in fine, aboutissaient souvent à des appels téléphoniques ou à des fax. Les demandes n’étaient pas structurées, avec des avis rendus qui restaient non tracés. Du coup, nous avons unifié, structuré et sécurisé cette ligne d’avis en infectiologie.

Quelle coordination y a-t-il avec les différents acteurs sur le territoire du GHT ?

Le rôle du coordinateur dans les activités de télésanté consiste à diffuser des informations à la fois du point de vue : des évolutions réglementaires, des ouvertures aux différents professionnels de santé désormais autorisés, des règles de facturation qui ont évolué dans le temps. C’est donc un axe de communication permettant un partage d’information sur l’ensemble de notre GHT à la fois en intra, mais aussi en externe. Nous avons également publié nos offres sur un annuaire régional de télésanté qui est promu par le GRADeS (ndlr : Groupement Régional d’Appui au Développement de la e-Santé) de notre région.

Nous avons également effectué des rencontres avec les différentes CPTS pour pouvoir embarquer tous les professionnels de santé de ces territoires.

Nous avons communiqué auprès des directions des services informatiques pour qu’ils soient partie prenante du projet puisqu’il s’agit d’un axe fort d’innovation et de relation ville hôpital.

Résultats & impacts

Quels sont les chiffres clef à ce jour ?

Nous avons donc démarré notre activité téléexpertise en janvier 2021. Nous avons aujourd’hui (ndlr : en Octobre 2022) : sept lignes d’avis. 4800 téléexpertises ont été réalisées. Ça représente actuellement entre 400 et 500 activités de téléexpertises par mois. Nous avons environ 300 requérants sur notre réseau, avec un taux de réponse médian de la part de nos requis d’environ 15h et un taux de facturation de 98 %.

Les praticiens sont-ils satisfaits ?

En termes de résultats et d’impact vis-à-vis des requérants, leur accès est facilité, ils sont sûrs d’avoir une réponse à leurs questions. Le lien est de nouveau retrouvé en raison d’une réactivité de la part de nos professionnels requis.

Côté professionnel requis : grande satisfaction également puisqu’il y a une nette diminution de la rupture de tâche. Ils peuvent aménager leur temps consacré à ces avis de téléexpertise au sein de leur journée, de leur semaine. Ils peuvent également prioriser et trier les demandes puisque, au sein de chaque spécialité, il y a également des sous-spécificités qui permettent de ré-adresser la demande aux professionnels experts du domaine. Et les échanges sont également structurés, donc de meilleure qualité, avec un rendu et une meilleure coordination de soins au bénéfice des patients.

Quel est l’impact sur l’établissement ?

À l’échelle de notre établissement, c’est un projet structurant et fédérateur puisque chaque hôpital a pu faire valoir ses compétences et ses différents domaines d’expertise.

L’aspect valorisation de l’activité téléexpertise est un enjeu important puisqu’il s’agit de mettre des ressources médicales à disposition des différents requérants de nos territoires des spécialistes disponibles qui, une fois avoir donné leur avis, peuvent également valoriser ce travail intellectuel.

Quels sont les facteurs clef de succès d’un projet de téléexpertise ?

À mon sens, les facteurs clés du succès pour la mise en place d’un projet de l’expertise, c’est avant tout d’avoir un projet médical qui soit partagé, porté par les acteurs qui vont in fine effectuer l’acte de téléexpertise. L’utilisation d’un outil adapté, en l’occurrence Omnidoc, une coordination facilitatrice et un axe communication fort permettant d’embarquer l’ensemble des acteurs autour de ce projet.

Quelles sont les prochaines étapes pour ce projet ?

La suite pour le projet au sein de notre établissement du GHT sera la poursuite de la diffusion des différentes lignes d’avis qui vont pouvoir être proposées au sein de nos établissements avec deux futures spécialités qui vont arriver tout prochainement, notamment la pédiatrie.

Propos recueillis le 16.09.22

Retrouvez les différents projets de téléexpertise des établissements du GHT d’Armor :

Si vous souhaitez en savoir plus sur ce retour d’expérience ou sur les projets de téléexpertise d’Omnidoc, n’hésitez pas à nous contacter via contact@omnidoc.fr.

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