06 mars 2025Focus sur le projet de TéléEEG du CHU d'Orléans en Centre-Val de Loire : témoignage de Stéphane Carré, coordonnateur télésanté

Capture d'écran du réseau TéléEEG du CHU OrléansCapture d'écran du réseau TéléEEG du CHU Orléans

Dans le cadre de l’amélioration de l’accès aux soins neurologiques, l’ARS Centre-Val de Loire et le GRADeS régional ont mis en place un projet de TéléEEG sur Omnidoc visant à optimiser l’interprétation des électroencéphalogrammes à distance.

Stéphane Carré, coordonnateur en télémédecine pour le GHT du Loiret, nous raconte sa mise en place et les bénéfices de cette organisation, notamment dans le cadre du réseau du CHU d'Orléans.

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre rôle dans ce projet ?

Stéphane CARRÉ : Je suis cadre de santé et coordonnateur télésanté pour l'ensemble du GHT du Loiret depuis quatre ans. Mon rôle est d'accompagner les équipes dans l'acculturation à ces nouveaux outils, ainsi que dans la mise en place des projets, en tenant compte des contraintes et des stratégies des établissements. L’objectif est d'assurer une cohérence et une continuité dans ces initiatives en collaborant avec nos partenaires, dont Omnidoc.

Pouvez-vous nous présenter le projet de TéléEEG ? Quand a-t-il commencé et quels en sont les objectifs ?

Stéphane CARRÉ : Ce projet est porté par l'ARS de la Région, avec l'appui du GRADeS Centre-Val de Loire, suite à un besoin au niveau territorial. Un besoin en expertise a été identifié concernant les EEG pédiatriques car leur interprétation est résolument différente de l’interprétation des EEG adultes. Le CHU de Tours est donc devenu ressource pour l’interprétation de ces EEG dans la Région et a également proposé, dans un premier temps, une assistance pour les EEG adultes.

C’est ainsi que le besoin s'est exprimé pour les services de réanimation néonatale et de pédiatrie du CHU d'Orléans. Dès 2020, un projet de TéléEEG a été mis en place pour permettre l'interprétation à distance des EEG pédiatriques par des neurologues du CHU de Tours et en accord avec les neurologues du CHU d’Orléans. Progressivement, d'autres hôpitaux, comme celui de Montargis, ont été intégrés au dispositif, élargissant ainsi l'accès à cette expertise pédiatrique.

Quel est le rôle du CHU d'Orléans dans ce dispositif ?

Stéphane CARRÉ : Le CHU d'Orléans occupe une double position. Il est à la fois requérant, lorsqu'il demande l'interprétation d'EEG pédiatriques au CHU de Tours, et requis, lorsqu'il assure l'analyse des EEG adultes pour l'hôpital de Montargis. Cette organisation permet une mutualisation des compétences, leur maintien au sein du territoire et une optimisation des ressources sur ce même territoire.

Les équipes impliquées sont variées : les médecins réanimateurs et pédiatres demandent les examens, les IDE assurent l'enregistrement des tracés EEG et transmettent les données aux centres d'interprétation et, enfin, les neurologues assurent la lecture et l'analyse des EEG.

Avant la mise en place de ce dispositif, comment étaient gérés les EEG ?

Stéphane CARRÉ : Avant 2020, les hôpitaux de la région devaient envoyer physiquement les patients vers un centre de référence pour faire réaliser et analyser un EEG. Cela engendrait des délais importants et des contraintes logistiques pour les patients et les équipes médicales. La mise en place du TéléEEG a permis d’améliorer l’accessibilité des soins en rendant possible l’interprétation à distance, tout en garantissant une prise en charge rapide et efficace.

Quels sont les principaux avantages apportés par ce projet ?

Stéphane CARRÉ : Les bénéfices sont nombreux. Pour les patients, il n’est plus nécessaire de faire de longs trajets pour se déplacer dans un centre de référence, ce qui améliore leur prise en charge tout en réduisant les délais d’interprétation des EEG. Pour les équipes médicales, cela garantit un accès rapide à l’expertise de spécialistes, renforçant ainsi la qualité des soins. Cela permet également de développer et de maintenir les compétences des techniciens réalisant les EEG.

Ce projet a aussi renforcé la collaboration entre les hôpitaux de la région et a permis la formation et la montée en compétences des équipes soignantes. La continuité des soins est améliorée grâce à une organisation plus fluide et mieux structurée.

Avez-vous rencontré des difficultés dans la mise en place du projet ?

Stéphane CARRÉ : Comme pour toute innovation, il y a eu des défis à relever. L’un des principaux freins a été l’appréhension des équipes face au changement. Certains professionnels craignaient une complexification des procédures ou une surcharge de travail. Nous avons donc mis en place un accompagnement progressif, avec des sessions de formation et une assistance dédiée.

Le passage d’un ancien outil à Omnidoc a par ailleurs nécessité un temps d’adaptation. Mais grâce à l’ergonomie de la plateforme et au soutien des équipes d’Omnidoc, la transition s’est faite en douceur. Aujourd’hui, l’outil est pleinement adopté et les retours sont très positifs.

Pourquoi avoir abandonné l’ancien outil pour adopter Omnidoc ?

Stéphane CARRÉ : Le changement de solution a été motivé par un appel d’offres, suite à une fin de contrat, ce qui est parfaitement classique dans le cadre de marchés publics. Omnidoc a donc été choisi pour sa simplicité d’utilisation et son ergonomie en termes de téléexpertise dite “simple”. L'outil permet une meilleure fluidité des échanges et une gestion plus intuitive des demandes. Pour le projet de TéléEEG, une modification de l’outil a été nécessaire afin de s’adapter à la complexité des échanges en place mais les équipes Omnidoc ont su relever le défi.

Quels conseils donneriez-vous aux établissements souhaitant mettre en place un dispositif similaire ?

Stéphane CARRÉ : Le plus important est de fédérer toutes les parties prenantes dès le début du projet. Il est essentiel de réunir autour de la table les médecins, les paramédicaux, les directions hospitalières, les DSI et les partenaires technologiques comme Omnidoc afin que chacun puisse exprimer ses besoins et ses attentes.

Ensuite, il faut prévoir un accompagnement solide. La formation et le suivi sont des éléments clés pour une adoption réussie. Enfin, il est crucial d’avoir une communication fluide et continue entre les différentes structures impliquées. C’est ce qui permet de lever les blocages et d’optimiser l’efficacité du dispositif.

Il ne s’agit pas que de la mise en place d’un outil numérique : il s’agit avant tout d’une organisation de soin.

Quels sont les développements futurs pour le projet TéléEEG ?

Stéphane CARRÉ : Nous travaillons actuellement, avec les équipes Omnidoc, sur plusieurs améliorations, notamment une refonte du module de TéléEEG pour mieux intégrer les spécificités du processus. L’objectif est de fluidifier encore davantage les échanges entre les requérants, les requis et les techniciens qui réalisent les enregistrements EEG.

Nous allons aussi renforcer la formation des équipes, spécialement pour les IDE qui assurent les tracés. L’enjeu est d’assurer une montée en compétences continue pour garantir la qualité des enregistrements et optimiser l’interprétation des EEG.

Un dernier mot sur cette expérience ?

Stéphane CARRÉ : Ce projet a montré qu’avec une bonne organisation et une implication forte des équipes, la télémédecine peut véritablement améliorer l’accès aux soins et la coordination entre les établissements. Le travail en réseau et l’adaptation aux réalités du terrain sont les clés de la réussite car implémenter un outil seul ne suffit pas, ce serait une grave erreur de le penser.


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