Le Dr Maud Michaud est neurologue au CHRU de Nancy et coordinatrice du Centre de Référence des Maladies Neuromusculaires Rares.
Dans une interview vidéo qu'elle nous a accordée, elle revient sur les différentes lignes d'avis déployées par son service de neurologie, les demandes qu'ils reçoivent et l'impact d'Omnidoc sur l'organisation des RCP neuromusculaires.
Retrouvez l'intégralité de cet entretien en vidéo.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Dr MICHAUD. Je suis le docteur Maud Michaud, neurologue au CHU de Nancy. Je suis plus particulièrement responsable du Centre de Référence des Maladies Neuromusculaires Rares et c'est notamment à ce titre que j'utilise beaucoup Omnidoc.
Quels projets de téléexpertise avez-vous mis en place ?
Dr MICHAUD. Dans le service de neurologie du CHU de Nancy, comme dans tous les services de neurologie, il y a de nombreux neurologues qui ont chacun un domaine particulier : la partie vasculaire, les AVC, les maladies de Parkinson et apparentées, les maladies inflammatoires du système nerveux central comme la sclérose en plaques ou, comme moi, les maladies neuromusculaires. Bien entendu, nous avons tous notre expertise et c'est pour cela que le service a souhaité proposer plusieurs lignes d'avis pour avoir accès à ces experts hyper spécialisés.
Nous avons des lignes d'avis pour le Centre Mémoire, pour le Centre Maladies des Mouvements Anormaux et pour le Centre Maladies Inflammatoires du Système Nerveux Central – c'est-à-dire sclérose en plaques et apparentés – pour le Centre Antidouleurs et pour le Centre des Maladies Neuromusculaires. Il y aura probablement plus de lignes dans l'avenir, cela se développe au fur et à mesure.
Par qui votre service de neurologie est-il sollicité ?
Dr MICHAUD. Les requérants qui font appel à notre expertise via Omnidoc sont assez variés. Nous avons des médecins généralistes qui nous contactent directement pour des patients qui nous sont connus ou inconnus.
Nous avons également des médecins spécialistes de centres hospitaliers ou libéraux.
Par ailleurs, nous avons aussi la possibilité de nous interroger entre experts au sein du CHU, même si ce n'est pas le cas le plus fréquent.
Enfin, nous avons aussi des paramédicaux, notamment des infirmières de pratique avancée qui peuvent aussi nous solliciter.
Quelles sont les demandes qui arrivent le plus fréquemment au service ?
Dr MICHAUD. Les demandes que nous recevons sont de différents types avec, bien entendu, des demandes de diagnostics. Soit pour des gens qui n'ont jamais été vus et qui va souvent aboutir à une prise de rendez-vous. Mais aussi, et c'est cela qui est intéressant, pour des gens qui ont déjà été vus par des collègues, pour lesquels il y a déjà des imageries ou des examens complémentaires et où le diagnostic n'a pas pu être complètement précisé. On va alors nous demander, via les informations cliniques et paracliniques qu'on peut nous transmettre, de donner notre avis sur le diagnostic et sur la prise en charge à proposer.
Il y a aussi des médecins qui font appel à ces lignes d'avis pour avoir des conseils thérapeutiques, pour des patients déjà diagnostiqués et avec un traitement mis en place.
Comment faisiez-vous avant Omnidoc pour traiter ces demandes ?
Dr MICHAUD. Avant la mise en place des lignes de téléexpertise, nous étions déjà tous contactés très régulièrement pour des avis téléphone ou par Email et c'est vrai que la traçabilité était compliquée.
Omnidoc nous a permis d'avoir accès de manière sécurisée à des demandes écrites ainsi qu’à des documents, notamment des examens complémentaires, qui nous permettent de répondre à la question ou de proposer de voir les patients si on ne peut pas répondre directement.
Pouvez-vous nous parler du Centre de Référence des Maladies Neuromusculaires Rares ?
Dr MICHAUD. Le Centre de Référence des Maladies Neuromusculaires Rares est la continuité d'une activité sur les maladies qui touchent le système nerveux périphérique qu’ont tous les centres hospitaliers qui font de la neurologie.
Nous traitons des malades qui ont des pathologies des nerfs périphériques, des muscles ou de la jonction entre les nerfs et les muscles et recevons des patients de toute la région.
C'est dans ce cadre-là que nous avons souhaité créer la ligne d’avis neuromusculaire, parce que nous étions très sollicités par téléphone pour donner des avis sans aucune possibilité de tracer cette activité invisible qui est pourtant un temps non négligeable de notre activité en tant que praticien hospitalier.
Quelles sont les sollicitations les plus fréquentes sur cette ligne d’avis ?
Dr MICHAUD. Sur la ligne d'avis neuromusculaire, nous avons eu de diverses sollicitations pour des dossiers très compliqués, déjà multi-bilantés et en impasse diagnostique, qu'il faut reprendre en détail examen par examen pour voir s'il y a des choses complémentaires à proposer.
Comment fonctionne la ligne de RCP Neuromusculaire au sein du CHRU ?
Dr MICHAUD. La ligne de RCP neuromusculaire, qui est finalement la première ligne que nous avons mise en place avec Omnidoc, est différente des lignes où l’on dépose une demande et l’on attend la réponse.
Elle offre la possibilité de participer à une réunion en distanciel et de poser des questions, par exemple, sur le résultat de l'EMG, sur l’évolution du patient sur une période donnée, etc. Cela concerne les cas nécessitant un dialogue compliqué qui ne peut pas se faire sur une ligne d'avis classique.
Il s'agit d'une réunion où il y a à la fois des médecins présents au sein de la salle de réunion, mais également en distanciel via un outil informatique de la RCP. Une fois connectés, nous discutons ensemble du patient et de son dossier via l'outil Omnidoc.
En quoi Omnidoc a amélioré le fonctionnement des RCP ?
Dr MICHAUD. Les médecins qui étaient déjà inscrits dans la RCP, puisqu’elle existait déjà avant Omnidoc avec des médecins neurologues, rhumatologues ou internistes, recevaient et reçoivent toujours un mail avec les dates de RCP.
Ce qui a changé, c’est la possibilité de sécuriser et d’apporter une réponse simplement et de manière fluide. En passant par l’outil Omnidoc, le médecin requérant, au lieu d'envoyer son PowerPoint en avance sur le mail d'un médecin référent du CHU ou de l’afficher à l'écran pendant la réunion, va pouvoir tout télécharger sur Omnidoc. C’est ensuite lui qui va l’affecter de manière autonome à la ligne de RCP parce que, en tant qu'expert, il sait que ce dossier-là nécessite une discussion en présentiel. Tout est donc centralisé.
Le mot de la fin ?
Dr MICHAUD. Au sein du service de neurologie, nous nous utilisons Omnidoc depuis plusieurs mois avec une bonne sécurité et surtout une bonne réactivité quand nous avons des questions. C'est important de le dire car il était essentiel pour nous que cet outil ne soit pas figé et que l'on puisse discuter de notre utilisation en pratique.
C’était également très important que l'on puisse l’utiliser dans le cadre des maladies rares et de BaMaRa et nous avons pu, grâce à la collaboration avec Omnidoc, mettre en place cette traçabilité. C’est une amélioration nette de notre pratique, en plus du service que cela rend pour le champ des maladies neurologiques en général, en permettant une meilleure communication ville-hôpital.
